Refuges et fourrières en France : rôles et différences
En France, la protection et la prise en charge des animaux domestiques sont assurées par diverses structures, parmi lesquelles les refuges pour animaux et les fourrières animales. Ces deux types d’établissements jouent des rôles complémentaires et ont des structures administratives et juridiques différentes. Explication…
Les fourrières animales : une structure municipale obligatoire
Les fourrières animales sont des établissements chargés de recueillir les animaux errants ou abandonnés sur la voie publique. Selon l’article L211-24 du Code Rural et de la Pêche Maritime, chaque commune doit disposer d’un service de fourrière. Cette mission de service public peut être assurée directement par la mairie ou être déléguée, dans le cadre d’un contrat de délégation de service public, à des sociétés privées contre rémunération. Leur rôle principal est d’assurer, moyennant des frais pris en charge par la municipalité ou les propriétaires concernés, la capture des animaux errants, de vérifier leur identification et de les garder temporairement en sécurité en attendant qu’ils soient réclamés par leur propriétaire ou pris en charge par d’autres structures adaptées.
Lorsqu’un animal est conduit en fourrière, il y reste légalement pendant un délai de garde de huit jours ouvrés. Durant cette période, la fourrière doit tout mettre en œuvre pour retrouver son propriétaire, notamment en vérifiant l’identification, en contactant les bases de données d’animaux domestiques (I-Cad) et en diffusant des annonces. Les propriétaires peuvent récupérer leur animal après identification et paiement des frais de garde. Si l’animal n’est pas réclamé dans ce délai, il peut être confié à un refuge en vue d’une adoption, rester en fourrière le temps de lui trouver une place en refuge ou association ou, dans des cas très encadrés (agressivité, maladie…), être euthanasié.
Les refuges pour animaux : une mission de protection et d’adoption
Contrairement aux fourrières, les refuges pour animaux sont généralement gérés par des associations de protection animale, telles que la SPA (Société Protectrice des Animaux) ou d’autres organismes locaux. La mission de ces structures est d’offrir une seconde chance aux animaux abandonnés, maltraités ou non réclamés après leur passage en fourrière.
Les refuges prennent en charge les animaux en leur fournissant des soins vétérinaires, une alimentation adaptée et un cadre de vie sécurisé en attendant leur adoption. Pour certains chiens, une rééducation peut être assurée par un éducateur canin afin de faciliter le retour en famille. Les refuges s’efforcent de trouver des familles d’accueil ou des adoptants responsables afin d’assurer le bien-être des animaux à long terme.
Différences clés entre refuges et fourrières
Statut juridique et gestion :
Les fourrières sont des services municipaux ou intercommunaux réglementés par la loi, tandis que les refuges sont souvent des structures associatives fonctionnant grâce aux dons et au bénévolat.
Objectif principal :
La fourrière gère la récupération temporaire et la mise en conformité des animaux errants, alors que le refuge vise leur réhabilitation et leur adoption.
Délai de garde :
La fourrière ne peut garder un animal, en principe, que pendant huit jours ouvrés, après quoi il est soit restitué à son propriétaire, soit transféré à un refuge, exceptionnellement euthanasié pour des motifs comportementaux ou sanitaires. Dans la pratique, certains animaux y restent plus longtemps faute de place en refuge. C’est le cas plus spécifiquement des chiens typés malinois et molossoïdes. Le refuge, quant à lui, peut héberger un animal aussi longtemps que nécessaire jusqu’à son adoption.
Possibilité d’adoption :
Les animaux en fourrière ne sont pas directement adoptables par le public. Ils doivent d’abord être transférés à un refuge où ils pourront être proposés à l’adoption après les soins nécessaires.
Le bon fonctionnement des fourrières et des refuges repose sur une coopération efficace. Les fourrières assurent un rôle de régulation et de sécurité publique en prenant en charge les animaux errants, tandis que les refuges œuvrent pour leur réhabilitation et leur adoption. Cette complémentarité permet d’éviter la surpopulation dans les structures d’accueil et d’offrir aux animaux une meilleure qualité de vie.
Nombre de refuges et de fourrières en France
En France, il existerait plus de 700 refuges pour animaux, accueillant généralement entre 10 et parfois plus de 100 animaux chacun. Parmi eux, la Société Protectrice des Animaux (SPA) gère 64 refuges et Maisons SPA, la Fondation Bardot et la Fondation Assistance aux Animaux. Concernant les fourrières, environ 60 % des communes françaises disposent d’un service de fourrière pour l’accueil des chiens et des chats. La Sacpa est le premier gestionnaire privé de fourrières, la SPA est également le second, avec 25 établissements sous sa responsabilité.