Qu’est-ce qui est considéré comme de la maltraitance animale ?

La maltraitance animale peut se manifester sous des formes très nombreuses et diverses, dont voici une classification non exhaustive.

1. Les différentes formes de maltraitance animale

Violence physique

La violence physique est la forme la plus facilement identifiable par un témoin de maltraitance animale. Elle inclut les coups, les brûlures, les mutilations et tout acte physique pouvant, intentionnellement, causer des douleurs ou des blessures à un animal, voire sa mort. Elle peut être le résultat de la colère, de la frustration, du désir de contrôler l’animal, ou indiquer un manque d’empathie ou des défaillances psychologiques chez leur auteur, voire de la cruauté. Elle peut être également utilisée dans des méthodes d’éducation coercitive (colliers électriques, fouets pour les animaux de cirque, etc.), qui peuvent être à l’origine de résignation acquise, de stress ou de traumatisme chez l’animal.

Violence psychologique

Parfois associée à la violence physique, la violence psychologique intentionnelle inclut les cris, les menaces, les privations (de nourriture, de sortie, etc.), ou encore les conditions de vie inadaptées pour les animaux, qui ne leur permettent pas d’exprimer leur comportement naturel (animal en cage, etc.). Toutes ces situations peuvent causer chez l’animal du stress, de l’anxiété ou de la peur chronique, des comportements stéréotypés, de l’agressivité et/ou des troubles comportementaux, voire des problèmes de santé ou de la dépression.

Atteinte sexuelle

Taboue, cette violence, considérée comme à la fois physique et psychologique, consiste à imposer un acte de type sexuel à un animal. Difficilement repérable, elle est considérée comme une déviance chez son auteur, et peut être un indicateur de violences sexuelles envers des personnes également.

Négligence

La négligence est la forme la plus courante de maltraitance animale, et elle est souvent non intentionnelle, ce qui la rend difficile à détecter. Cette négligence peut être physique, lors de méconnaissance des besoins de base de l’animal, comme les besoins alimentaires ou d’abreuvement de l’animal, de soins, d’hygiène, de santé, etc.. Elle peut également être émotionnelle lorsque les besoins psychologiques ou affectifs de l’animal sont ignorés (isolement, manque d’interactions sociales, conditions de vie inappropriées, notamment pour les nouveaux animaux de compagnie, etc.). Les animaux souffrent alors de faim, de soif, de conditions de vie inadaptées, de blessures ou de maladies non traitées, ou encore d’un manque de considération et d’affections. Cela peut également, comme les violences, causer des troubles comportementaux ou de la santé.

Exploitation animale

L’exploitation animale regroupe tout type d’utilisation d’animaux sans tenir compte de leurs besoins ni de leur bien-être, pour le profit. Cela peut être dans un but professionnel (élevage intensif, etc.), de divertissement (combats, spectacles, etc.), ou de recherche (lors de tests douloureux ou mortels). Le stress, voire les traumatismes subis par les animaux en sont la conséquence.

Abandon

L’abandon d’un animal de compagnie ou domestique est le fait de s’en séparer volontairement, avec le risque que l’animal, non habitué à se nourrir par lui-même, meurt de faim, ou encore de maladie ou dans un accident. L’abandon cause des souffrances physiques et psychologiques à l’animal. Cet abandon est d’autant plus grave si la personne attache son animal dans un lieu isolé, le vouant à une mort certaine.

2. Les maltraitances animales dans la réglementation française

La réglementation française regroupe ces différentes formes de maltraitance en plusieurs classes : les mauvais traitements (négligence, certaines violences physiques ou psychologiques, non respect des besoins des animaux, etc.) , les sévices graves, les actes de cruauté, les atteintes sexuelles et l’abandon. L’intentionnalité de la maltraitance (atteinte volontaire ou involontaire), la gravité de ses conséquences sur l’intégrité physique et psychologique de l’animal, font partie des critères laissés à l’appréciation du juge pour classer une maltraitance dans l’une de ces catégories.

3. Le lien entre maltraitance animale et humaine

Au-delà d’infliger des souffrances aux animaux, la maltraitance animale peut être un indicateur de violences au sein d’un foyer, le lien entre les maltraitances animale et humaine étant désormais démontré scientifiquement¹. D’où l’importance de signaler tout acte de maltraitance observé sur un animal.

Remarque : Certains animaux peuvent être en danger, sans pour autant qu’il s’agisse d’une maltraitance animale. C’est le cas, par exemple, d’un chat qui est coincé dans un arbre, ou de vaches échappées de leur enclos et qui vont sur une route. Les répondants de la ligne 3677 sont formés à reconnaître une réelle maltraitance animale d’une situation de danger. Dans tous les cas, ils pourront vous indiquer le meilleur interlocuteur à contacter.